L’OIT a fêté son centenaire en 2019 (vidéo)

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2019

En 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, neuf pays, dont la Belgique, ont fondé l’Organisation internationale du Travail (OIT), reconnaissant l’importance de la justice sociale pour assurer la paix et la sécurité. Cent ans plus tard, la Belgique, y compris notre SPF, était de nouveau présente pour fêter le centenaire de l’Organisation.

Pour commémorer cet anniversaire, le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi belge, Kris Peeters, a organisé un événement le 7 mai 2019. L’équipe OIT de notre SPF, appuyée par la Direction de la communication, a contribué à la préparation de cet événement, de même que le Bureau de l’OIT pour l'Union européenne et les pays du Benelux, dirigé par notre ancienne collègue, Lieve Verboven.

Les célébrations belges à l’occasion du centenaire de l’OIT ont rassemblé quelque 200 participants dans un Résidence Palace comble.

L’avenir du travail au centre des festivités

Le thème principal de cet événement portait sur l’avenir du travail. L’initiative sur l’avenir du travail, clé de voûte des activités du centenaire de l’OIT, a été lancée par l’OIT en 2015. Cette initiative a comporté plusieurs étapes auxquelles la Belgique a activement participé.

Au cours de la première étape de l’initiative, plus de 110 Etats membres, dont la Belgique, ont organisé des dialogues tripartites sur l’avenir du travail, structurés autour des quatre conversations du centenaire. Ces conversations ont été proposées par le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder : travail et société, emplois décents pour tous, organisation du travail et de la production, gouvernance du travail. Notre SPF avait alors organisé en mars 2016 un séminaire tripartite portant sur ces questions.

La deuxième étape de l’initiative a commencé avec le lancement des travaux de la Commission mondiale sur l’avenir du travail, qui a rendu son rapport « Travailler pour bâtir un avenir meilleur » en janvier 2019. Celui-ci avait pour ambition de montrer l’urgence des changements auxquels le monde du travail est confronté et de soumettre des idées sur la façon de gérer et de tirer parti de ces transformations.

L’avenir est le résultat de nos choix

Au cours de la troisième étape de l’initiative, l’OIT a encouragé ses Etats membres à organiser des événements en lien avec le centenaire et à examiner dans ce cadre le rapport de la Commission mondiale afin de préparer leur participation à la 108e session de la Conférence internationale du Travail en juin 2019. La Belgique a répondu à cet appel en organisant la séance du centenaire du 7 mai 2019 et en associant les partenaires sociaux à cet événement.

Lors de cet événement, d’importantes personnalités belges et internationales ont livré leur vision du travail dans le futur.

Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, était présent et a salué le rôle spécial que la Belgique a joué depuis le début en tant que membre fondateur de l'OIT et partisan constant de son mandat et de son système normatif. Il a également mis en avant les résultats extraordinaires produits par notre système de dialogue social, de négociation collective et de protection sociale.

Jeremias Prassl, Professor of Law, University of Oxford, a lui aussi livré sa vision de l’avenir du travail indiquant qu’il n’y a pas “un avenir”, mais que celui-ci dépend des choix que l’on fait. Il a poursuivi en se penchant sur certains droits fondamentaux pour tous, sur l’innovation et la collaboration.

Deux débats se sont tenus par la suite sur plusieurs thèmes centraux pour l’avenir du travail, identifiés dans le rapport de la Commission mondiale sur l’avenir du travail, notamment :

  • Les nouvelles formes de travail, dont l’économie de plateforme ;
  • La digitalisation ;
  • Le renforcement du dialogue social ;
  • La protection sociale pour tous ;
  • La création d’une garantie universelle pour les travailleurs intégrant les droits fondamentaux au travail, un salaire convenable, des limites au temps de travail et des lieux de travail sûrs et salubres ;
  • L’apprentissage tout au long de la vie ;
  • L’égalité des genres …

Un premier débat international a eu lieu en présence de Luc Cortebeeck (CSC, ancien président du Conseil d’administration du BIT et membre de la Commission mondiale sur l’avenir du travail), Jitse Groen (CEO Take Away) et Mthunzi Mdwaba (vice-président employeur du Conseil d'administration du BIT et membre de la Commission mondiale sur l’avenir du travail). Ce fut ensuite au tour des partenaires sociaux belges, représentés par Kris De Meester (FEB), Jan Denys (Randstad), Marc Leemans (CSC) et Robert Vertenueil (FGTB), d’exprimer leur vision.

Pour animer les débats, quelques vidéos tournées à Bruxelles auprès de passants ont été présentées, dans lesquelles on demandait aux gens ce qu’ils attendaient de l’avenir et des transformations du monde du travail et s’ils connaissaient l’OIT. La dernière vidéo portait sur des interviews d’illustres partenaires sociaux au sujet des réalisations et de l’avenir de l’OIT. Le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters, a clôturé les célébrations.

Le Roi à Genève

La Conférence internationale du Travail en juin, rendez-vous tripartite annuel de tous les acteurs du monde du travail, a sans aucun doute constitué le point d’orgue du centenaire. De nombreux chefs d’Etats et de gouvernements ont marqué l’occasion avec leur visite. Pour la délégation belge, dirigée par Paul Soete (ancien directeur d’Agoria) et notre ambassadeur auprès de l’OIT, Geert Muylle, ce fut un grand honneur de participer à la visite du Roi Philippe, accompagné par le ministre de l’Emploi, Kris Peeters, et par le président du SPF Emploi, Geert De Poorter. Sa majesté a rappelé notre attachement à l’OIT, la plus ancienne institution du système onusien, et le rôle que de nombreux belges ont joué dans l’Organisation.

En dehors de la plénière de la Conférence qui a accueilli chefs d’Etats et de gouvernements, notre délégation, représentée du côté du SPF par Theo Buelens, Jori Cornand, Valérie Poucet, Elise Lizin, Tom Bevers et Thérèse Boutsen (qui nous représente à Genève), a travaillé de longues heures pour obtenir des résultats dignes d’un centième anniversaire.

Le point culminant de l’initiative sur l’avenir du travail a été l’adoption de la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail en tant que feuille de route pour guider l’avenir de l’Organisation et l’avenir du travail. La Belgique a participé activement aux travaux, soutenant l’idée que le centenaire devait être l’occasion de célébrer les réalisations antérieures de l’Organisation mais également de se tourner vers le futur avec optimisme. Nous avons mis l’accent sur le changement climatique, la réduction du travail informel et la réalisation de l’égalité des genres parmi les défis à relever. D’autres éléments ont été mis en évidence :

  • Le rôle de la technologie de demain au service du travail décent et des entreprises durables ;
  • Le rôle normatif de l’OIT ;
  • L’approche tripartite faisant appel au dialogue social et à la négociation collective notamment dans le cadre des marchés du travail « sans frontières », comme les chaînes d’approvisionnement ou l’économie de plateforme ;
  • Les droits à l’apprentissage et à la protection sociale tout au long de la vie ;
  • La protection contre la violence et la discrimination au travail.
     

Avec les autres pays de l’UE, le SPF a aussi fortement plaidé pour que la santé et sécurité au travail soit reconnue comme droit fondamental, mais une décision définitive à cet égard n’a pas été prise.

le roi à Genève OIT

Une convention et une recommandation pour lutter contre la violence et le harcèlement au travail

Une autre réalisation importante du centenaire de l’OIT a été l’adoption par la Conférence internationale du Travail d’une convention et d’une recommandation pour combattre la violence et le harcèlement au travail. La Belgique, représentée par notre SPF et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, a joué un rôle important à cet égard. Nous avons défendu activement nos positions avec pour but d’aboutir à une convention la plus protectrice pour les victimes et ratifiable pour le plus grand nombre d’Etats. Nous avons mis l’accent sur les composantes nécessaires à une politique contre la violence et le harcèlement, à savoir :

  • L’établissement sur le lieu de travail de politiques de prévention ;
  • Une culture d’entreprise fondée sur le respect mutuel ;
  • L’influence des facteurs de risque liés à l’organisation du travail et à la gestion des ressources humaines ;
  • Des procédures de signalement confidentielles, informelles et sûres ;
  • La reconnaissance des effets de la violence domestique sur le monde du travail ;
  • L’implication des partenaires sociaux.